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Pierre Chocquet vous invite à découvrir un extrait d' un de ses livres

 

 

 

 




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Cocktail L’Aura Abricots à l’heroïne Chantage Les Pensées du papé Je vais me marier Expliquons-nous À la manière de… Printemps turbulent Cela faisait 8 ans que Pierre passionné par l’optique, s’amusait à inventer de nouveaux verres. Des verres extra légers, des verres vraiment incassables des verres loupes surpuissantes etc. Il y a un mois, à la suite de mélanges complexes, il avait « sorti » un verre très curieux. Il avait des propriétés bizarres, jugez en : À travers ce verre, on voyait les objets tout à fait normalement. Mais si un être vivant (en l’occurrence, cela avait été son chat) passait dans son champ de vision, il ne voyait pas le chat, mais une multitude de traits colorés qui formaient une sorte de bouquet. Il résolut de faire secrètement une expérience avec sa femme. Elle rentrait à 18 heures, c’est-à-dire qu’il avait 2 heures devant lui pour se faire une paire de lunettes avec son verre spécial. Donc plus de temps qu’il ne lui en fallait. La paire de lunettes fut prête bien avant la rentrée de Chantal, et, en l’attendant, il refit l’expérience avec son chat. Le même phénomène se reproduisit. Il alla à la fenêtre de son appartement, situé au premier étage. À travers ses verres, il voyait nettement le décor familier, la rue, le trottoir d’en face, les voitures en stationnement, mais, dés qu’un piéton passait sous ses fenêtres, il ne voyait absolument pas la forme de ce passant, seulement un bouquet multicolore qui se déplaçait. Esthétiquement c’était assez joli, avec toutes les couleurs possibles, et des gradations différentes. Il remarqua qu’il n’y avait pas deux bouquets semblables… un peu comme les empreintes digitales… et c’est cette comparaison qui amena Pierre à penser que ce qu’il voyait, c’était peut être l’aura de chaque personne qui passait. Lorsque Chantal pénétra dans l’appartement, Pierre vit aussitôt un bouquet riche en couleurs dans lequel la couleur verte dominait. Mais au stade ou il en était, il n’était pas possible de savoir ce que cela signifiait. Pierre passa une nuit blanche. Jusqu’à ce jour, l’optique avait été pour lui une occupation passionnante ; mais qui restait une activité ludique. La découverte qu’il venait de faire risquait d’être d’une importance capitale. Certes ce n’était encore qu’une possibilité, mais Pierre « sentait » qu’il s’agissait de quelque chose de primordial. Il se dit que voir, à travers de lunettes, un bouquet multicolore, c’était bien, mais insuffisant, pour mener des études scientifiquement sérieuses. Comment en effet faire des comparaisons, en n’ayant pas sous les yeux plusieurs « bouquets » pour déceler les analogies et les différences. Pierre décida de munir un appareil photo d’un objectif constitué par son verre spécial. Et c’est ce qu’il fit le lendemain, de bonne heure, après que Chantal soit partie, et qu’il eut téléphoné à sa secrétaire (il était chef de service dans un groupe d’assurances) qu’il serait absent pour la journée. Afin d’avoir immédiatement les résultats de son expérience, Pierre alla chercher son polaroïd dont il ne se servait plus depuis longtemps, et adapta son verre devant l’objectif. Son sujet le plus commode était son chat. Il prit donc en photo son chat qui ronronnait doucement, roulé en boule sur un fauteuil. Il suffit de quelques secondes pour voir apparaître l’image, mais ces secondes parurent longues, longues à Pierre. Avant même le décor qui entourait le chat, ce sont les traits de couleurs qui parurent sur la photo. La netteté n’était pas absolue : ce n’était qu’un polaroid, mais sur le fauteuil la forme du chat n’apparaissait pas, mais une gerbe de traits semblaient partir d’un point qui devait être la tête du chat. Ces traits, de différentes longueurs, de différentes couleurs montaient en s’évasant, comme un bouquet ou plus précisément une aigrette. Le chat n’avait pas bougé, et Pierre prit successivement 4 autres photos. Lorsque toutes furent « sorties » il les mit cote à cote sur la table. Il constata qu’elles étaient très semblables mais pas tout à fait identiques. Pierre avait l’esprit scientifique. Il ne voulait pas tirer de conclusions hâtives sur ce phénomène, mais une première hypothèse pouvait être énoncée. Ces traits lumineux pouvaient être l’aura du chat, c’està- dire la représentation de tous les aspects psychiques de l’animal. Si cette hypothèse était exacte, il serait normal que globalement, le « bouquet » reste constant mais que certains petits détails (traits plus ou moins longs, un petit trait en plus ou en moins) témoignent d’une activité cérébrale. Il n’était pas impossible que son chat, endormi, fasse des rêves qui se traduisent par ces légères modifications. Cela faisait donc un mois, que Pierre avait mis au point ce verre et effectué ses premières expériences. Le premier morceau de verre qu’il avait « sorti » faisait environ 20 centimètres sur 20 centimètres, et il passa une quinzaine de jours à faire de très nombreuses expériences pour juger de la difficulté de fabriquer ce verre. Il y avait 9 ingrédients. Il essaya en en supprimant un, l’un après l’autre. Il avait obtenu les 9 fois un verre ordinaire. Il avait donc établi que les 9 composants étaient indispensables. Puis il varia les proportions de chaque ingrédient. Et il put établir qu’une variation ne pouvait excéder 1 millième, pour obtenir son verre spécial. La preuve était une fois de plus apportée que le coefficient « chance » dans toutes les découvertes était primordial. Utiliser 9 éléments et dans une proportion très précise, combien y avait il de chance pour qu’il tombe juste dessus ? Mais Pierre ne s’attarda pas sur ce calcul de probabilité. Il essaya de penser aux applications pratiques de sa découverte. Il avait parfaitement conscience de détenir un secret d’une importance capitale, et les premières questions qui se posaient à lui, étaient : Dois je parler de ma découverte ? Et à qui ? Sa femme, Chantal ne lui posait aucune question, mais Pierre sentait bien qu’elle le trouvait extrêmement nerveux ces temps ci. Il résolut de lui en parler en priorité. Il ne le regretta pas. C’était tellement agréable de pouvoir parler à quelqu’un de ses recherches, de ses pensait à ce problème… Ils décidèrent de poursuivre ensemble des expériences, pour délimiter le champ d’action de cette découverte. Ils munirent 2 appareils photos sophistiqués d’une plaque de verre spécial, auquel, ils décidèrent de donner le nom de Cépé (de leurs initiales C et P). Puis ils prirent 5 photos de plusieurs personnes de leur entourage, et qu’ils connaissaient bien. Evidemment les observations qu’ils purent faire n’avaient rien de scientifiques. Mais connaissant le caractère de chaque personne, ils crurent pouvoir conclure, que la couleur rouge représentait l’agressivité, les fortes personnalités, et la jaune, les caractères les plus effacés. Pierre pensa que la première chose à faire, était de garantir sa découverte par le dépôt d’une enveloppe Soleau et ensuite, celui d’un brevet. L’enveloppe Soleau permet à une découverte de prouver la date de sa réalisation. L’INPI fournit 2 enveloppes spéciales. L’inventeur décrit sa découverte en style libre, et en 2 exemplaires qui sont glissés dans chacune des 2 enveloppes. Les 2 enveloppes sont renvoyées à l’INPI qui possède un dateur à perforation. La date perfore l’enveloppe et le compte rendu de découverte, une enveloppe est gardée par l’INPI, l’autre est renvoyée à l’inventeur qui pourra si nécessaire, apporter la preuve irréfragable de la date de son invention. Le dépôt d’un brevet est chose plus complexe, car il y a un formalisme à observer et Pierre préféra passer par un cabinet spécialisé dans le dépôt des brevets. Pendant l’accomplissement de ces formalités administratives, Pierre et Chantal poursuivaient leurs expériences et leurs réflexions.